
Alors que le système de santé québécois entame une vaste réorganisation, l’environnement et la circularité s’imposent plus que jamais comme des enjeux clés, notamment dans la gestion des déchets biomédicaux. C’est dans ce contexte en transition qu’Écosteryl, entreprise wallonne spécialisée dans la fabrication de machines dans le traitement écologique de ces déchets, a mené une mission d’exploration du 25 mai au 6 juin 2025.
- Une organisation de la santé propre au Québec :
Le Québec s’organise autour de 34 CISSS et CIUSSS, qui structurent l’offre de soins sur l’ensemble du territoire. Ces établissements sont au cœur des décisions liées à l’achat et à l’opération des équipements de traitement des déchets biomédicaux, avec des pratiques qui varient d’une région à l’autre.
- Un besoin réel de modernisation :
Aujourd’hui, de nombreux hôpitaux au Québec utilisent encore des technologies anciennes, fonctionnant à base de vapeur, d’eau et de gaz, pour le traitement de leurs déchets infectieux. Plusieurs de ces équipements datent des années 1990 et ne répondent plus aux standards environnementaux ni aux exigences actuelles en matière de sécurité pour les travailleurs.
Lors de sa visite, Pauline Lapaige, responsable des ventes pour le Canada chez Écosteryl, a rencontré plusieurs acteurs institutionnels, dont Santé Québec et Synergie Santé Environnement (SSE). Un constat partagé : il devient urgent de repenser localement le traitement des déchets biomédicaux, en réduisant l’impact environnemental tout en maintenant une performance sanitaire irréprochable.
- Des solutions locales, sans eau ni émissions :
Parmi les solutions considérées, le traitement par micro-ondes, technologie développée par Écosteryl, offre une alternative moderne, sans consommation d’eau ni émission directe. Ce procédé est autorisé par le Ministère de l’Environnement du Québec et s’inscrit dans une logique de réduction des émissions et de sobriété énergétique.
Mais au-delà de la désinfection elle-même, ce sont l’ensemble du cycle de gestion des déchets – de la collecte à la valorisation – qui doit être repensé.
- Faire entrer l’économie circulaire dans les hôpitaux :
Le modèle d’économie circulaire appliqué aux déchets biomédicaux commence à se dessiner. Une des pistes avancées par Écosteryl est l’intégration d’une machine de tri en amont, qui permettrait de séparer les matériaux recyclables (plastiques, métaux, emballages) des déchets véritablement infectieux. Résultat : une réduction significative des volumes à traiter, et une opportunité de revalorisation des matières auparavant mises en décharge.
Cette approche ouvre la voie à des boucles locales de réemploi et de recyclage, en lien avec des partenaires régionaux. Le traitement des déchets devient alors un levier d’innovation environnementale, mais aussi de création de valeur économique et sociale à l’échelle du Québec.
- Vers une transition durable et territorial :
La mission a également mis en lumière un autre défi : la méconnaissance, dans certaines régions, des alternatives aux solutions traditionnelles. Plusieurs établissements en région n’ont pas encore eu l’occasion d’évaluer les bénéfices d’un traitement local, in-situ, des déchets biomédicaux.
- Un dialogue ouvert pour préparer l’avenir :
La mission d’Écosteryl a permis d’ouvrir ou de raviver des échanges avec plusieurs institutions québécoises. En cette période charnière où le renouvellement des technologies est à l’agenda, elle invite à une réflexion plus large : comment faire des déchets biomédicaux un enjeu de durabilité territoriale, en alliant santé publique, sécurité des professionnels et impact environnemental réduit ?
Pour plus d'informations, vous pouvez relire l'interview d'Olivier Dufrasne, président d'Écosteryl, publiée dans notre Lettre de décembre 2024 : Lettre Wallonie-Bruxelles au Québec - Hiver 2024-2025 by Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Québec/Canada - Issuu