Le 01 février 2018, nous interrogions Corentine Delepine (29 ans, originaire de Mons) jeune entrepreneuse qui nous fait part de son expérience Nest'in.
Fondatrice de Corentine - studio créatif (www.corentinestudio.com)
« Le Nest’in m’a permis d’être plus sereine concernant ce que j’entreprends mais surtout d’y voir plus clair dans mes objectifs. »
AWEx Montreal : Comment avez-vous entendu parler du programme Nest’In ?
Corentine Delepine : J’ai pris connaissance du programme via mon ancienne voisine de bureau, Sophie Grulois, coordinatrice de l’économie créative (Creative Valley), à Mons, en Belgique. Je travaillais à l’époque comme historienne de l’art pour le Pôle muséal de la Ville de Mons. Parallèlement, j’avais fondé BE CRAFTY avec une styliste. Ensemble, nous proposions des ateliers créatifs pour les particuliers et entreprises. Sachant à quel point ce business me passionnait, Sophie m’a encouragée à m’inscrire au Nest’In afin de voir comment je pouvais aller plus loin avec cette activité créative.
AM : Quels plans aviez-vous au moment de postuler pour le programme ?
CD : A l’époque, je n’étais pas forcément épanouie dans mon job et mon contrat touchait à sa fin. C’était l’occasion rêvée de changer de cap et de me consacrer entièrement à cette activité.
Je me suis surtout inscrite par curiosité, afin de voir comment je pouvais faire évoluer ce petit business d’ateliers créatifs. Déjà à l’époque, le projet de partir à Montréal était en discussion et je me disais qu’apprendre certaines méthodes liées au démarrage d’une entreprise ne pouvait qu’être bénéfique. J’avoue être partie un peu réticente, croyant que ce genre de programme n’était réservé qu’aux start-ups dans le domaine du développement web, de la technologie, etc… Des préjugés qui ont été bien vite balayés !
AM : En quoi l’expérience Nest’in a-t-elle changé la donne ?
CD : Le Nest’in m’a permis d’être plus sereine concernant ce que j’entreprends mais surtout d’y voir plus clair dans mes objectifs. Cela m’a donné l’occasion de me remettre en question vis-à-vis de certaines certitudes que j’avais. J’ai pu prendre du recul et m’interroger sur mon activité pendant cette semaine de Nest’in. Cela m’a donné des pistes pour mieux la faire évoluer. D’ « organisatrice » d’ateliers créatifs, je suis passée à créatrice de contenus afin de proposer une offre globale de services liés à la créativité (ateliers, team-building, création de do it yourself pour la presse papier & web, kits do it yourself, etc).
AM : Pourquoi l’approche Lean vous semblait-elle adaptée à votre business ?
CD : Cette méthode m’a permis de décortiquer mon activité. Cela n’a pas été facile mais cela permet de juger rapidement de la réussite d’un projet. Dans mon cas, mon activité avait déjà démarré depuis 2014, mais le fait de visualiser les différentes composantes de celle-ci est ce qui m’a permis d’identifier les perspectives d’évolution.
AM : Pourquoi avoir pensé à Montréal ? Quelles possibilités cette ville offre par rapport à votre ville d’origine ?
CD : Afin de faire avancer mon projet professionnel, j’ai eu envie de voir ce qui se faisait ailleurs, et surtout à Montréal, où le milieu du do it yourself est en pleine expansion. Le nombre d’ateliers créatifs explose et les lieux qui en proposent se multiplient. Ayant étudié dans cette ville en 2011-2012, j’étais déjà au fait de l’effervescence créative et entrepreneuriale qui la caractérise si bien. Par chance, mon mari a eu l’opportunité d’un plan de mobilité internationale dans le cadre de son travail et Montréal était notre premier choix.
Il est assez facile d’y développer son activité : y règne un climat d’encouragement vis-à-vis de l’entreprenariat. Je me sens totalement confiante quant au développement de mes activités ici car il y a une véritable émulation dynamique de nivellement vers le haut qui est très stimulante.
La différence avec la Belgique est très grande pour moi : il est plus facile de s’installer comme travailleur autonome (indépendant) ici. Il y a beaucoup moins de contraintes financières liées au statut, ce qui, d’une certaine façon, permet de pouvoir développer différentes idées et à son rythme… Et si cela ne fonctionne pas, tant pis. Le fait d’avoir essayé fait partie d’un processus d’apprentissage positif. Cette vision valorisée de l’échec est finalement assez encourageante et permet de se montrer plus audacieux.
Merci à Corentine pour sa participation et ses photos.
Propos recueillis par Anaïs Krawczykowski et Tim Malloens de l'AWEX Montréal.