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Deux artistes belges en résidence au Centre BANG

Photo noir et blanc des artistes François Winants et Jérôme Giller
De gauche à droite : François Winants, Jérôme Giller / © DR

Considérant l'importance la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Gouvernement du Québec accordent  au rayonnement de leurs artistes, le Conseil des arts et des lettres du Québec  a conclu une entente de partenariat avec BPS22 Musée d’Art de la Province de Hainaut (BPS22) pour la réalisation d'un programme d'échanges d’artistes et d’ateliers-résidences en arts visuels dont la structure d’accueil au Québec est le Centre Bang situé au Saguenay. Cette année, François Winant et Jérôme Giller auront la chance de réaliser une résidence de deux mois dans cette région où la Forêt domine le territoire.

 

À propos des artistes en résidence : 

C’est à partir d’une approche expérimentale et conceptuelle que François Winants explore le temps, l’environnement et l’atmosphère. Une recherche qui se concentre sur de nouveaux paradigmes dans une symbiose entre nature et technologie. Depuis plusieurs années, les recherches de François Winants se caractérisent par l’utilisation de données numériques, d’outils scientifiques et de processus de visualisation. 

La résidence poursuit la recherche sur les interactions entre environnement et atmosphère en se concentrant sur le km3 dans le contexte hivernal à partir d’outils numériques et de photographies. La recherche explore les mouvements, les respirations et les accélérations que rencontre le monde naturel.François Winants utilise les outils scientifiques pour aborder les parties inaccessibles de l’espace pour documenter et repousser notre expérience des équilibres dynamiques qui habitent le monde et invite le spectateur à poser un regard différent sur l’environnement.

Note biographique :
François Winants
est diplômé de l'École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre en 2014. Il s’est consacré sur les phénomènes naturels, la spéculation de scénarios de modèles climatiques, l’anthropologie avec des auteurs tels que Philippe Descola et Tim Ingold. C’est après les premiers instruments pour environnement (Eole et appel d’air, 2007) qu’il réalise les premiers projets de Transmissions (2010) qui interroge les données issues de la physique du globe dans le cadre des recherches de prévisions de l’activité sismique avec le soutien de géologie. Il poursuit l’expérience de visualisations des mouvements et respirations de l’environnement en utilisant des données météorologiques et climatiques.

Il produit la série Océans (2015), qui révèle le relief des profondeurs océaniques, ceux que Marie Tharp traça et que le peintre Heinrich Berann peignit pour National Geographic. Le monde à l’aspect lunaire devient inconnu et interroge notre savoir collectif. Les travaux de studio se concentrent dans le laboratoire photographique pour produire des photographies sans caméra inspirées par les événements naturels dans le but de décentraliser notre regard. Le processus de la série Blackout (2015) qui consiste à déposer les cendres volcaniques sur le négatif photographique fait écho à l’événement de l’éruption du volcan Eyjafjallajökull qui a bloqué l’espace aérien en 2011. Le projet INCENDIE (2014-20) interroge la place du feu dans nos environnements. François Winants réalise des instruments lumineux en fibre optique qu’il applique sur papier photographique dans le bain du révélateur avec solarisation. Le projet dialogue avec l'accident et le contrôle, la création et la destruction. 

En 2017, il s’installe à Spa et se concentre sur l'arboretum de tahanfagne comme studio et produit Vertical environment en collaboration avec la DNF. Le projet se concentre sur les interactions entre environnement et atmosphère, cycle de l'eau et énergie. Il comprend un ensemble de stations tels que dessins des cîmes, mobiles solaires, aérographies, plateaux pour environnement, chambres solaires… inspirées par les outils météorologiques et ne nécessitant aucun besoin d’énergie. En parallèle, il poursuit les projets photographiques des lieux où nature, science et expérience se côtoient. Avec Hyper Meteor (2014-201) il explore l’atmosphère dans une collision entre nature et culture. Les photographies reflètent le monde tel qu'il est dans son déroulement au-delà de notre perception. Le projet utilise les outils et les ressources de la géographie 2.0.

François Winants aborde l’espace sous différentes approches. Avec les travaux de Traversées (2015-21) il réalise des mobiles conçus pour de longues distances à vélo. Le vélo permet d'appréhender l’espace avec respect et patience. Les mobiles sont inspirés par les conditions climatiques et environnementales des sites traversés et font référence aux différentes formations géologiques des environnements parcourus tels que le cambrien et le dévonien.

Le travail de François Winants a été exposé au musée Art & Marges et Iselp à Bruxelles (BE, 2014), au Kikk festival à Namur (BE, 2019), à Artsouterrain à Montréal (CA, 2020). François Winants a participé à diverses résidences telles que Imagining Ecological Futures à Namur du du Goethe Institut Belgien, KIKK Festival & Abattoirs de Bomel(BE, 2019), à MilleFeuilles à Nantes (FR, 2020), au RAVI à Liège (BE, 2020), au Bel Ordinaire à Pau (FR, 2021). francoiswinants.com

Pendant son séjour de résidence au Centre d’art actuel Bang, Jérôme Giller travaillera à rendre compte de son regard porté sur le territoire, le paysage et les territorialités qui traversent Chicoutimi, et plus largement le Québec et le Canada.

(s’)étranger
Comme lors de chaque invitation en résidence, Jérôme Giller aborde son séjour à Chicoutimi comme un étranger, en étranger. Le climat hivernal lui donne l’occasion d’aborder le territoire, les questions de territorialités et d’identités à travers une matière qui lui est étrangère : la neige. Matière paradoxale qui sculpte le paysage, rend toute chose et tout être vivant visibles, dans laquelle s’imprime des traces, mais qui aussi cache, arrache, extirpe des éléments au regard. La neige lui servira de fil d’Ariane pour détricoter et retisser le territoire et les paysages. Relier, tracer, cartographier, révéler des (nouvelles) géographies. Porter son regard sur les environnements et sur les espaces, le temps et les cycles de vie à Chicoutimi.

En 2012, en regardant la neige tombée par la fenêtre d’un appartement lors d’une résidence dans le nord de la France, il imaginait une réponse par la négative à la performance Paradox of Praxis 1 (Sometimes making something leads to nothing) de Francis Alÿs. Sa proposition était : « Faire rouler une boule de neige sur un sol enneigé jusqu’à ce qu’elle soit trop lourde pour être déplacée ».

Pendant sa résidence, Jérôme Giller entrera en relation avec le territoire en faisant des choses qui a priori ne mènent à rien mais qui témoignent d’une co-présence.

Notes biographiques

Jérôme Giller (1973-), vit et travaille à Bruxelles depuis 2003. L’artiste appartient à la famille des « artistes marcheurs ». Il s’intéresse aux traces et aux empreintes que les humains et les sociétés laissent dans les géographies. Il mène une réflexion sur les territoires urbains et périurbains, les territorialités et les espaces du commun en utilisant la marche à pied comme méthode et outil de création artistique. Il arpente les géographies en suivant des lignes d’erres qui lui permettent de s’exercer à une forme nomade d’être à l’espace et de procéder à une intellectualité physique et poétique des territoires. Sa pratique qui se veut souvent participative et collaborative - l’artiste invite le public à marcher avec lui, il s’appuie sur les savoirs et les savoir-faires des personnes qu’il rencontre pour développer ses œuvres - s’élabore dans le réel sous formes de performances de déplacement, d’occupations temporaires d’espaces, d’actions furtives et immatérielles, de prélèvements et d’observations. C’est à travers la création de documents d’archives, de dessins, de textes, de vidéos et de photographies qu’il rend compte de sa présence, de ses gestes et de son regard sur les territoires qu’il parcourt.

Depuis 2010, Jérôme Giller a participé à de nombreux programmes de résidence en Belgique, en France et au Maroc pour poser son regard sur et à l’échelle d’un territoire.

Parmi les plus importantes : Greetings From Bourgogne-Marlière, Tourcoing, France, 2011-2012 ; Carnet de Liège, Liège, Belgique, 2014 ; Qanat, Le 18 Derb el Ferrane, Marrakech, Maroc, 2017-2019 ; Marcher avec… le Brabant wallon, Pulsart, Belgique, 2020 ; Nord-Maritime, MOVE asbl et Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, Belgique, 2020-2022.

En 2015, il participe au Laboratoire pour l’art dans la ville, Being Urban à l’Institut Supérieur de l’Étude du Langage Plastique (ISELP) de Bruxelles qui fait référence en matière d’art public en Belgique.

Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles dont : Itinéraires, galerie Interface, Dijon (France), en 2016 et Lignes de Fuite, ISELP - Maison des Artistes d’Anderlecht, Bruxelles (Belgique) en 2019.

 

 

Le Centre BANG  est un centre d’artistes qui  soutient la création artistique et offre une diversité d’activités culturelles ouvertes aux publics et gratuites. Ses six (6) salles d’exposition permettent la diffusion d’œuvres d’art et sa librairie spécialisée propose une sélection de titres sur l’art. Un programme de résidences pour les artistes professionnels offre des périodes de recherche-création s’échelonnant sur plusieurs mois.

Le centre Bang a un parti pris inconditionnel pour l’audace et l’expérimentation. Cette audace s’incarne dans la manière de travailler avec les artistes et de penser le développement stratégique de l’organisation, qu’il s’agisse de s’approprier le potentiel du numérique, de collaborer avec des partenaires intersectoriels ou encore d’affirmer notre différence en tant qu’organisation dans une région périphérique. centrebang.ca

 

© DR / Centre BANG